Des origines à la révolution Française : les activités pieuses

Parmi les préoccupations des confrères, le culte de saint Vincent occupait logiquement une place privilégiée. Trois temps forts, correspondant aux trois grandes fêtes du patron local, marquaient leur année liturgique : la Saint-Vincent (14 juillet), la première translation des reliques (20 septembre) et le lundi de Pentecôte.

- la Saint-Vincent

La fête patronale du 14 juillet constituait le point d'orgue de l'année des confrères. Le 13 déjà ils se rendaient à la demeure du maître et lui fournissaient une escorte pour aller assister aux vêpres. Le lendemain, ils rééditaient le même cérémonial avant la messe solennelle, célébrée dès après Matines. Tout absent se voyait frappé à ces occasions de 2  sous  d'amende. Une  procession a  l'entour de  l'eglise,  nous  l'avons  vu,  clôturait  la cérémonie, au cours de laquelle huit confrères portaient le corps saint. Le lendemain, conformément à l'usage en vigueur dans l'ensemble des confréries religieuses, un obit réunissait tous les membres, en mémoire des associés trépassés. Chaque exercice comptable débutait en ce qui concerne les offices avec cet obit pour les défunts et se clôturait avec les offices du jour de la Saint-Vincent de l'année civile suivante. La reddition des comptes aux connétables et anciens confrères s'effectuait d'ailleurs le 15 juillet et constituait le dernier acte du maître sortant. C'était en effet à l'occasion de la Saint-Vincent que s'effectuait la passation de pouvoir entre l'ancien et le nouveau maître.
  
Des origines à la Révolution française
La fondation
Les activités pieuses
Sociabilité profane
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La confrérie Saint-Vincent au XIXe siècle
Première partie
Deuxième partie
Liste des maîtres de la confrérie
De 1930 à aujourd'hui
De 1599 à 1929
Vie quotidienne
Vincentius
Règlement de la Confrérie
   
 
- la translation des reliques


 

La seconde festivité des confrères correspondait à la commémoration de la première translation des reliques de saint Vincent. Une messe solennelle les réunissait alors, sous peine toujours d'une amende de 2 sous. Comme le jour de la Saint-Vincent, les complies étaient prises en charge par l'association

- la procession du lundi de Pentecôte

Tôt le matin, avant le départ de la procession, une messe basse, ditte des confrers, inaugurait pour eux les festivités. Le corps du saint leur était ensuite remis au terme d'une cérémonie haute en couleur dont nous avons parlé déjà. Le portage du corps et l'entretien des chemins dont ils se chargeaient leur rapportaient une gratification annuelle de 19 livres, source essentielle de revenus pour l'association. En 1690, après avoir connu sans doute un différend avec le chapitre, les confrères proposèrent de reprendre cet usage, moyennant l'obtention de leur dû habituel. Manifestement, l'honneur de pouvoir porter le corps saint ne suffisait pas à compenser l'absence d'un dédommagement financier

Auparavant, la veille de la procession, les derniers confrères reçus avaient charge, nous l'avons dit déjà, de racommoder les chemins du tour de la procession pour la plus grande assurance des confrers porteurs du corps saint et eviter par la facheux accidens qui pourroient survenir. Les dépenses consenties à cette occasion consistaient pour l'essentiel en compensations récréatives et non pas en des frais engendrés par le mauvais état des chemins... En 1746, on les limita à 14 livres à répartir entre les seuls confrères travailleurs.

Enfin, différents ornements en possession de la confrérie contribuaient à rehausser le faste du défilé, notamment une croix avec sa cosse, l'image d'argent que le vallet porte au bout d'un baston et aussy ecuson. Le bâton du maître de la confrérie, quant à lui, serait un peu plus tardif.

Autres pratiques pieuses

Cette prise en charge partielle de l'aspect matériel du culte de saint Vincent constituait un versant des activités de la confrérie. En s'adonnant à certaines oeuvres, les confrères espéraient avant tout favoriser leur destinée personnelle. Chacun, son heure venue, pourrait puiser dans l'accumulation des suffrages individuels et bénéficier d'une aide semblable à celle qu'il avait lui-même contribué à offrir à ses prédécesseurs.

Outre un obit, six messes spéciales seraient célébrées pour son âme. Tous les membres assisteraient sous peine d'amende à ses funérailles et au service de la confrérie. Dans le même sens, chacun était encouragé à accompagner le viatique porté à un associé. A partir de 1739, une messe d'agonisant fut instaurée pour chaque confrère dangereusement malade. Ces gestes, ces offices, ces prières visaient à attirer les grâces divines, non pas en ligne directe, mais par l'intercession de saint Vincent.

Les confrères obtinrent également durant la première moitié du XVIIe siècle le droit de porter en terre les personnes inhumées à l'état de chanoine ou de chapelain. En 1606 encore, la fonction était remplie par quatre hommes. Jean Navet est le premier pour lequel nous avons rencontré ce service, en 1651. Le chapitre confirma cet usage en 1739 tout comme les confrères dans leur compte de 1745-1746 : Pour avoir porter plusieurs corps tant enterrez a l'etat de chanoines que de chapelains, mais de tant que de'pensez entre les confreres ne se mettant icy que pour conserver le droit de cette confrairie. Il s'agissait, à l'état de chapelain, de la demoiselle Amand. Les confrères assuraient donc le port des dépouilles de personnes extérieures au chapitre, mais inhumées selon cet état.

En 1779, Messieurs du chapitre sollicitèrent les confrères afin qu'ils portent les reliques de Saint-Landry et de Sainte-Ursule aux jours de leur fête. Depuis 1690, ceux-ci s'occupaient d'ailleurs déjà du corps de saint Landry à la procession et en d'autres jours ordinaires.
 

   
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