La confrérie saint-Vincent
Dès la fin du XVIe siècle, le diocèse de Cambrai entra, à l'instar de beaucoup d'autres, dans l'ère de la Réforme catholique. Réalité complexe, celle-ci s'efforça notamment de promouvoir et de développer le culte de saints locaux. Soignies ne fit pas exception la dévotion à saint Vincent bénéficia à ce moment et dans les décennies suivantes d'une promotion dont rendent compte, entre autres, la multiplication des "miracles", la rédac-tion d'une biographie, la production accrue d'oeuvres d'art et, bien entendu, la fondation d'une confrérie.

Selon la tradition, elle aurait été érigée en 1599, le 14 mai plus précisément, par Clément VIII et ses statuts auraient reçu la sanction épiscopale en 1604. En fait, aucune confrérie de nos régions ne fut jamais fondée par le Saint-Siège. Toutes, ou presque, obtinrent par contre des indulgences pontificales. Et si ce document de 1599 a bien existé, il est probable que tel devait être son contenu. Encore faut-il tenter d'estimer la valeur de la tradition quant à la date qu'elle soutient.

En 1561, une liste exhaustive des confréries existant à Soignies ne mentionne aucune association placée sous le patronage du saint local. Ce qui détermine un terminus ad quem   tout à fait  fiable. Les  comptes de la procession  fournissent un autre  indice.  Les

  
Des origines à la Révolution française
La fondation
Les activités pieuses
Sociabilité profane
Population confraternelle
La confrérie Saint-Vincent au XIXe siècle
Première partie
Deuxième partie
Liste des maîtres de la confrérie
De 1930 à aujourd'hui
De 1599 à 1929
Vie quotidienne
Vincentius
Règlement de la Confrérie
   

confrères avaient pour habitude de porter -contre rémunération- la châsse de leur saint patron lors de la procession du lundi de Pentecôte. Or, nous savons qu'en 1569 et 1594, cette tâche fut effectuée par des porteurs, sans plus de précision. En 1601, par contre, comme pour les années suivantes, le compte mentionne les confreres porteurs de la confrarie monsieur saint Vinchien. La fondation peut donc être raisonnablement fixée entre 1594 et 1601. Au vu de la tradition, il est même possible qu'elle ait eu lieu en 1599.

Dans le domaine religieux, les activités de la confrérie comportaient deux versants. D'abord, il s'agissait d'entretenir le culte de saint Vincent et de contribuer à son développement. C'est ainsi qu'elle assurait le port des châsses, entretenait les chemins du Tour, participait à plusieurs offices en l'honneur de son patron (14 juillet, 25 septembre, Ascension, lundi de Pentecôte,...). En outre, elle prenait soin de la destinée spirituelle de ses membres en finançant divers messes pour le repos de leurs âmes.

Néanmoins, on y distingue pourtant un attachement presque anachronique à une série d'usages fréquemment mis en cause par le mouvement réformateur qui parcourt alors l'église catholique : dépenses importantes imposées à chaque confrère (inscription, annuités, issue); limitation du nombre des membres, choisis dans les couches sociales les plus favorisées, voire chez les notables locaux; exclusion des femmes; organisation de banquets. Une légère ouverture s'y manifesta toutefois au cours du XVIIIe siècle.

 

Icone "Saint Vincent et ses fils" réalisé à l'accassion du 4e centenaire de la confrérie saint Vincent (1599- 1999).
Réalisation : Jacques Mousset


Supprimée comme toutes les autres confréries en 1797, la confrérie Saint-Vincent reprit ses activités dès 1802. Mais ce n'est qu'en 1876, le 3 juin plus précisément, que Monseigneur Dumont, évêque de Tournai, érigea canoniquement l'association dont il approuva également les nouveaux statuts. Le 12 juillet 1954, Monseigneur Himmer concéda aux femmes la faculté de devenir membres de la confrérie, conformément au canon 709 § 2.

   
  
 
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