Lorsque,
en 1911, l'abbé Paul Scarmure, né à Jemappes le 7
février 1879, est désigné comme vicaire à la paroisse
de Soignies-Saint-Vincent, l'âme sonégienne lui est
déjà bien familière. Non seulement il a fréquenté
de 1891 à 1897 le collège local pour ses études secondaires,
mais en outre, dès son ordination en 1903, il a donné
le meilleur de lui-même, comme professeur et comme
économe, au sein de cet établissement. Il connaît
donc particulièrement la ferveur des habitants envers
leur saint patron et il leur a d'ailleurs offert la
bonne fortune d'entendre son "magistral" panégyrique
le lundi 8 juin 1908. Il sait combien les sonégiens
se confient avec affection à la garde tutélaire de
saint Vincent et comment leur dévotion à leur saint
Patron les rapproche de Dieu.
En 1917, ce prêtre grandement apprécié paie de la
prison allemande son dévouement patriotique, indissociable
de son engagement en faveur des plus éprouvés, des
plus faibles. Au cour de la tourmente, il entrevoit
d'heureux moyens de mettre en lumière les enseignements
de la vie exemplaire du Patron de la cité.
La rentrée du Tour en ville sera la première à profiter
de la concrétisation de cette réflexion. Aboutira
quelques années plus tard le projet du mélodrame religieux
" Vincentius ".
A côté des "groupes de garçons guillerets et de fraîches
fillettes ", de celui des Vierges et des 80 choraux,
l'abbé Scarmure -qui va maintenant cumuler son vicariat
et la charge de directeur des ouvres sociales de l'arrondissement
de Soignies- favorise donc une allégorie directement
axée sur le Patron de Soignies. Le thème retenu en
l'occurrence et présenté le lundi 9 juin 1919, prend
appui sur la fonction assumée par Madelgaire en qualité
de "gouverneur du Hainaut ". Les tambours battent
"Aux champs" et "les cartels que portent de petits
pages tout de bleu habillés" annoncent cette nouvelle
composition. " Précédé d'un détachement de guerriers
à pied et d'un piquet de soldats à cheval, saint Vincent,
dont le caractère grave impressionne et dont le costume
somptueux ravit, s'avance accompagné de son fils Landry
et suivi d'une nombreuse escorte de seigneurs très
richement costumés ".
Deux mois plus tard, le dimanche 3 août, intervient
une seconde rencontre des châsses de Mons et de Soignies
à Casteau-Maisières, en présence du Primat de Belgique,
le Cardinal Mercier, et d'une foule innombrable venue
remercier saint Vincent et sainte Waudru de la protection
qu'ils ont accordée à nos régions durant la première
guerre mondiale. Ce pèlerinage concrétise une promesse
faite à la collégiale par le curé-doyen Léon Maubert,
au soir du dimanche de Pentecôte 1915, en présence
du curé-doyen de Sainte-Waudru.
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