Qui
soupçonnerait du reste aujourd'hui qu'en cette année
1922 déjà, les statistiques du lundi 5 juin alignent
des chiffres de mouvement de 12.841 unités au chemin
de fer et de 4.531 voyageurs aux vicinaux ? Y a-t-il
dès lors matière à être surpris de cette déclaration
d'un visiteur "Soignies n'aura bientôt plus rien à
envier à nos quelques villes belges célèbres par leurs
cortèges historiques".
Avant que prenne fin cette année 1922, les sonégiens
ont à "s'incliner avec regret devant la décision qui
transfère à La Louvière le secrétariat des ouvres
sociales de l'arrondissement de Soignies" et, conséquemment,
devant le départ de M. Scarmure, chanoine honoraire
depuis l'année précédente.
A compter de 1923, le parcours de la procession n'est
plus aussi long. Descendant la rue Neuve, elle oblique
immédiatement vers la droite, au carrefour de la Belle-Vue,
pour regagner la collégiale par les rues de Mons et
de la Régence.
Faut-il s'étonner que la notoriété de la procession
dépasse bientôt nos frontières et que, par exemple,
on croise dans les rues de Soignies, le 1er juin 1925,
Theo Bogaerts, rédacteur au journal "De Maasbode"
de Rotterdam?
Une organisation de cette ampleur requiert forcément
pas mal de fonds et des initiatives sont prises également
dans ce domaine pratique. Indépendamment des quêtes
à la sortie des messes, le Cercle Léon XIII (à l'emplacement
de notre Salle de la Paix) projette l'un ou l'autre
film, par exemple "La tragédie de Lourdes" les lundi
2, mardi 3 et mercredi 4 juin 1924, "Ces dames aux
chapeaux verts" les dimanche 18 et lundi 19 mai 1930,
voire "Le crime de Sylvestre Bonnard" les dimanche
3 et lundi 4 mai 1931.
Etant donné que les organisateurs -regroupés autour
du vicaire Edmond Philippart- s'efforcent de faire
toujours mieux, la procession est encore embellie
le lundi 24 mai 1926. Les quotidiens "Le XXe Siècle",
"La Libre Belgique" et "La Gazette du Centre" en ont
porté au loin la réputation.
La disposition des groupes de tête est modifiée, de
manière à réaliser progressivement la transformation
de l'ancienne procession en tableaux vivants. S'y
intègrent notamment, les unes tenant un rameau décoratif
et les autres maniant la houlette aux couleurs de
saint Vincent, des jeunes filles célébrant de leurs
voix pures sainte Waudru, dont elles escortent le
reliquaire.
Plus loin, au sein du "cortège triomphal de Madelgaire",
d'autres jeunes filles, au nombre d'une soixantaine,
en chantent la gloire; le groupe est nouveau.
Vient alors, avant les châsses, l'hommage de la "génération
présente", tout aussi bien rendu. Seize tout petits,
"ingénieusement disposés" sur le char-corbeille, y
forment parmi les fleurs une "couronne vivante toute
de grâce et de fraicheur".
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