L'éclosion d'une "procession historique"
Contexte historique et exemples édifiants de la vie de saint Vincent sont dorénavant appelés à se fondre au creuset du lundi de Pentecôte sonégien.

Réapparaissant avec bonheur le 24 mai 1920, le groupe du "comte" Madelgaire est rejoint le 16 mai 1921 par d'autres tableaux de la vie de saint Vincent, plus particulièrement ceux consacrés à sa famille et à la fondation de l'abbaye de Soignies.

L'organisation a été prise en mains suffisamment tôt. Ainsi, les cavaliers désirant faire partie du cortège historique ont-ils déjà été invités à assister à une réunion dans la cour du moulin Ferbus le dimanche 17 avril.

Le pieux cortège parcourt le faubourg et la rue d'Enghien, la grand--place, la rue de Braine, la rue Neuve, le début de la rue Grégoire Wincqz, la "rue Nouvelle" et le "chemin parallèle au chemin de fer" (qui forment maintenant à eux deux la rue Clerbois) et, de la gare, il rejoint la collégiale par la rue de la Station, la rue de Mons et la rue de la Régence.

A la suite de la gendarmerie à cheval et de figurant(e)s traditionnel(le)s, un "cartel" fièrement porté par quatre pages ouvre la partie historique en annonçant que "les habitants de Soignies chantent les gloires de leur saint Patron"; c'est là une proclamation qui ne s'est pas démentie depuis lors. Reconstituée depuis quelques mois, la fanfare Sainte-Cécile est évidemment présente, sous la conduite de son chef Emile Judicq. En finale, un groupe imposant de cavaliers précède le "char d'apothéose".

Un programme du "nouveau cortège historique" a été édité pour la circonstance.

Voici donc qu'est née la procession historique que nous connaissons. L'événement vaut bien qu'un élégant pavois soit tendu -et il continue à l'être depuis lors- entre le clocher et la flèche de la tour lanterne de la collégiale. Grâce à lui, une note de fête se répand sur toute la ville.

Le cortège s'enrichit au fil des ans, sans que le défilé des statues de saints s'en trouve exclu. Les porteurs de statues ne sont cependant plus toujours en nombre suffisant...

Dès 1922, deux chars soulignent l'imposant défilé qui fraie aux saintes reliques une voie triomphale; l'un d'eux est celui du "moine", toujours présent de nos jours au sein du tableau "Vincent fonde Soignies". L'itinéraire est inchangé par rapport à l'année précédente.
  
  
Ligne du temps
Les premiers essais de figuration historique
La rentrée solennelle du Tour
Les premiers groupes historiques
En 1899 et les années suivantes
L'actuelle procession historique, axée sur la vie de saint Vincent
Restituer l'exemple de la vie de saint Vincent
L'éclosion d'une "procession historique"
Le mélodrame religieux "Vincentius" et son apport à la procession historique
En déplacement
Un nouveau curé-doyen
La procession historique continue à s'étoffer
Les souverains ayant rendu hommage à saint Vincent
L'après-guerre
Le haut de gamme
Un film
Une année mémorable
Un carillon mobile
1977 : treizième centenaire de la mort de saint Vincent et fusion de communes
Une longue fidélité
De fréquentes participations à d'autres processions
L'accueil de la "Sint-Landricus Schuttersgilde"
Aujourd'hui... et demain
   
Qui soupçonnerait du reste aujourd'hui qu'en cette année 1922 déjà, les statistiques du lundi 5 juin alignent des chiffres de mouvement de 12.841 unités au chemin de fer et de 4.531 voyageurs aux vicinaux ? Y a-t-il dès lors matière à être surpris de cette déclaration d'un visiteur "Soignies n'aura bientôt plus rien à envier à nos quelques villes belges célèbres par leurs cortèges historiques".

Avant que prenne fin cette année 1922, les sonégiens ont à "s'incliner avec regret devant la décision qui transfère à La Louvière le secrétariat des ouvres sociales de l'arrondissement de Soignies" et, conséquemment, devant le départ de M. Scarmure, chanoine honoraire depuis l'année précédente.

A compter de 1923, le parcours de la procession n'est plus aussi long. Descendant la rue Neuve, elle oblique immédiatement vers la droite, au carrefour de la Belle-Vue, pour regagner la collégiale par les rues de Mons et de la Régence.

Faut-il s'étonner que la notoriété de la procession dépasse bientôt nos frontières et que, par exemple, on croise dans les rues de Soignies, le 1er juin 1925, Theo Bogaerts, rédacteur au journal "De Maasbode" de Rotterdam?

Une organisation de cette ampleur requiert forcément pas mal de fonds et des initiatives sont prises également dans ce domaine pratique. Indépendamment des quêtes à la sortie des messes, le Cercle Léon XIII (à l'emplacement de notre Salle de la Paix) projette l'un ou l'autre film, par exemple "La tragédie de Lourdes" les lundi 2, mardi 3 et mercredi 4 juin 1924, "Ces dames aux chapeaux verts" les dimanche 18 et lundi 19 mai 1930, voire "Le crime de Sylvestre Bonnard" les dimanche 3 et lundi 4 mai 1931.

Etant donné que les organisateurs -regroupés autour du vicaire Edmond Philippart- s'efforcent de faire toujours mieux, la procession est encore embellie le lundi 24 mai 1926. Les quotidiens "Le XXe Siècle", "La Libre Belgique" et "La Gazette du Centre" en ont porté au loin la réputation.

La disposition des groupes de tête est modifiée, de manière à réaliser progressivement la transformation de l'ancienne procession en tableaux vivants. S'y intègrent notamment, les unes tenant un rameau décoratif et les autres maniant la houlette aux couleurs de saint Vincent, des jeunes filles célébrant de leurs voix pures sainte Waudru, dont elles escortent le reliquaire.

Plus loin, au sein du "cortège triomphal de Madelgaire", d'autres jeunes filles, au nombre d'une soixantaine, en chantent la gloire; le groupe est nouveau.

Vient alors, avant les châsses, l'hommage de la "génération présente", tout aussi bien rendu. Seize tout petits, "ingénieusement disposés" sur le char-corbeille, y forment parmi les fleurs une "couronne vivante toute de grâce et de fraicheur".
   
Restituer l'exemple de la vie de saint Vincent
Le mélodrame religieux "Vincentius" et son apport à la procession historique
  
 
  © 2001-2010