Quant
à la décoration du parcours, elle se voit privée des
grandes bannières qui étaient tendues en travers des
rues; la raison en est imputable au nouveau dispositif
d'éclairage des rues.
Notre vénéré doyen "tiendra" néanmoins un an de plus.
Un hommage émouvant lui sera rendu le dimanche 1er
juillet 1951. Il ne quitte cependant pas Soignies;
il y sera désormais l'aumônier des Soeurs Rédemptoristines,
au chemin de Nivelles.
Les esprits restent créatifs. Il convient que, comme
par le passé, "un admirable cortège déroule les anneaux
chatoyants de ses groupes colorés".
Certain chroniqueur rêvait-il en 1930 de "voir un
jour Waudru en habit de Mère abbesse de l'abbaye de
Châteaulieu à Mons, entourée de ses célèbres chanoinesses"
? Le voeu est -enfin- exaucé le 2 juin 1952. Un nouveau
groupe se forme : "Sainte Waudru fonde Mons" placé
entre "Comte de Hainaut" et "Soignies" (il sera, ultérieurement,
reporté vers l'arrière); les reliquaires de sainte
Waudru et de sainte Madelberte en font dorénavant
partie. Trois ans plus tard, apparaîtront aussi les
chanoinesses de Maubeuge. Cette ville et Hautmont
sont géographiquement très proches mais l'explication
doit en fait être cherchée ailleurs: la fondation
du monastère de Maubeuge revient à sainte Aldegonde,
la sour de Waudru, et ses nièces Madelberte et Aldetrude
y sont entrées.
D'autre part, le volet familial se démultiplie : outre,
en tête, "A Strépy: les jeunes époux", on découvre
immédiatement après "Madelgaire en Ibérie", "Modèle
de famille chrétienne", qui s'intitulera aussi "Aux
Estinnes" (Jusqu'alors, Vincent, Waudru et leurs quatre
enfants défilaient dans "La fondation d'Hautmont"
!).
La fanfare royale "De Vrijheidsvrienden", de Huizingen,
qui participe à la procession de 1952, nous revient
chaque année depuis lors.
D'autres fanfares seront appelées, d'année en année,
à rehausser la manifestation. La liste en est longue
et je me bornerai à épingler la participation, en
1965, de la clique et harmonie de l'Institut Saint-François
Xavier de Bruges, qui participe chaque année à la
procession du Saint-Sang.
Le décor sonore de la procession figure d'ailleurs
au nombre des soucis prioritaires du comité. A cet
égard, un complément judicieux -des trompettes thébaines-
est introduit le lundi 21 mai 1956. Une modification
survient la même année au niveau des chars; celui
du sacrifice d'Isis est abandonné et celui de "l'hommage
des enfants" reprend sa place comme avant-guerre,
devant les châsses de saint Vincent.
Fifres et hauts tambours renforcent, eux aussi, les
effectifs musicaux à partir du lundi 10 juin 1957.
Ce même jour, la fonderie de cloches Marcel Michiels
Jr., à Tournai, prête un carillon porté de 8 cloches;
il reviendra les années suivantes. Un timbalier à
cheval est également de la partie.
Le vendredi 23 mai 1958, le Baron Marcel van Zeeland,
commissaire général de la Croix-Rouge près l'exposition
universelle de Bruxelles et frère de l'homme d'Etat
Paul van Zeeland, ouvre les portes de sa maison de
campagne de la Houssière (Braine-le-Comte), aux chanoines
Paul Scarmure -son ancien professeur au collège- et
Louis Lerminiaux, curé-doyen de Soignies. Les deux
ecclésiastiques en reviennent avec un écrin contenant
un collier d'or en faveur de la collégiale. "Destinée
à figurer dans la procession annuelle locale, cette
pièce d'orfèvrerie est composée de deux chaînes d'or
reliant les cinq médailles représentant respectivement
: le comte Bernadotte, tué en Palestine au service
de la Croix-Rouge, trois de nos princes qui furent
de surcroît de grands européens (Charlemagne, Charles
Quint et Marie-Thérèse) et l'ange de l'Annonciation.
Chaque médaille pèse une "once" d'or fin (32,5 gr.)
et est vendue 200 francs suisses pièce. La médaille
Bernadotte sert, en outre, de haute récompense attribuée
par l'Institution internationale de Genève pour services
spéciaux rendus au titre humanitaire. Le collier comporte
aussi deux plaquettes gravées des mentions "Don du
Baron van Zeeland" et "à la collégiale de Soignies".
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