Le haut de gamme
Mais il importe de faire mieux encore. Hardis et entreprenants, mais agissant de concert avec le comité communal des fêtes, les organisateurs décrochent la venue, du samedi au lundi de Pentecôte 1949, de la fanfare d'Infanterie de la Garde républicaine, de Paris. Le samedi 4 juin, à13h30, l'express Paris-Bruxelles s'immobilise en gare de Soignies; en descendent 82 musiciens de ce corps prestigieux.

Sous la direction du commandant Aubertin, ils participent dès le samedi soir, avec les sociétés de musique locales, à une "grande redoute" qui les conduit du square Bordet à la place Joseph Wauters et finalement à la place Verte. Les voici, le lendemain, prêtant leur concours à la grand-messe, avant d'être reçus à l'hôtel de ville et de se diriger vers la chaussée de Braine pour un dépôt de gerbes devant le mausolée; la journée n'est cependant pas terminée, une "brillante audition musicale" est donnée à 17 heures au square Bordet. Enfin, le lundi, ils marchent en tête de la procession. Le plateau de la gare est envahi par la foule pour leur départ le même jour à 16h30.

Les finances seront plus que jamais nécessaires. Galas et autres activités y pourvoient, en sus des collectes à domicile. On peut entre autres applaudir, le dimanche 27 février 1949, la troupe du "Cabaret du cheval de bronze" de Radio-Hainaut et l'orchestre Daspremont, ou prendre part au bal fleuri du samedi 3 février 1951 ou au "grand bal" du samedi 24 janvier 1953.

La fanfare de la Garde républicaine refait le voyage de Soignies en 1951, sous la direction du sous-lieutenant Monmège. Il était prévu de la recevoir de deux ans en deux ans. Des considérations d'ordre budgétaire en décideront malheureusement autrement.

L'année 1951 est également celle de la confection de nouvelles grandes affiches représentant saint Vincent à cheval, à demi dressé sur ses étriers. Le dessin en est dû à l'avocat Georges Huon.

Les 25 ans de la procession n'ont pas été fêtés, en 1946, mais chacun est attentif à en célébrer les 30 ans. Son âge permettra-t-il toutefois au chanoine Scarmure d'assumer jusqu'en 1951 sa charge de curé-doyen ? Pour parer à toute éventualité, la décision est prise d'anticiper d'un an le 30e anniversaire.

En ce lundi 29 mai 1950, l'Harmonie royale des militaires mutilés et invalides de la guerre, de Bruxelles, marche en tête de la procession, que préside le Nonce Apostolique en Belgique, Monseigneur Cento.
 
  
Ligne du temps
Les premiers essais de figuration historique
La rentrée solennelle du Tour
Les premiers groupes historiques
En 1899 et les années suivantes
L'actuelle procession historique, axée sur la vie de saint Vincent
Restituer l'exemple de la vie de saint Vincent
L'éclosion d'une "procession historique"
Le mélodrame religieux "Vincentius" et son apport à la procession historique
En déplacement
Un nouveau curé-doyen
La procession historique continue à s'étoffer
Les souverains ayant rendu hommage à saint Vincent
L'après-guerre
Le haut de gamme
Un film
Une année mémorable
Un carillon mobile
1977 : treizième centenaire de la mort de saint Vincent et fusion de communes
Une longue fidélité
De fréquentes participations à d'autres processions
L'accueil de la "Sint-Landricus Schuttersgilde"
Aujourd'hui... et demain
   
Quant à la décoration du parcours, elle se voit privée des grandes bannières qui étaient tendues en travers des rues; la raison en est imputable au nouveau dispositif d'éclairage des rues.

Notre vénéré doyen "tiendra" néanmoins un an de plus. Un hommage émouvant lui sera rendu le dimanche 1er juillet 1951. Il ne quitte cependant pas Soignies; il y sera désormais l'aumônier des Soeurs Rédemptoristines, au chemin de Nivelles.

Les esprits restent créatifs. Il convient que, comme par le passé, "un admirable cortège déroule les anneaux chatoyants de ses groupes colorés".

Certain chroniqueur rêvait-il en 1930 de "voir un jour Waudru en habit de Mère abbesse de l'abbaye de Châteaulieu à Mons, entourée de ses célèbres chanoinesses" ? Le voeu est -enfin- exaucé le 2 juin 1952. Un nouveau groupe se forme : "Sainte Waudru fonde Mons" placé entre "Comte de Hainaut" et "Soignies" (il sera, ultérieurement, reporté vers l'arrière); les reliquaires de sainte Waudru et de sainte Madelberte en font dorénavant partie. Trois ans plus tard, apparaîtront aussi les chanoinesses de Maubeuge. Cette ville et Hautmont sont géographiquement très proches mais l'explication doit en fait être cherchée ailleurs: la fondation du monastère de Maubeuge revient à sainte Aldegonde, la sour de Waudru, et ses nièces Madelberte et Aldetrude y sont entrées.

D'autre part, le volet familial se démultiplie : outre, en tête, "A Strépy: les jeunes époux", on découvre immédiatement après "Madelgaire en Ibérie", "Modèle de famille chrétienne", qui s'intitulera aussi "Aux Estinnes" (Jusqu'alors, Vincent, Waudru et leurs quatre enfants défilaient dans "La fondation d'Hautmont" !).

La fanfare royale "De Vrijheidsvrienden", de Huizingen, qui participe à la procession de 1952, nous revient chaque année depuis lors.

D'autres fanfares seront appelées, d'année en année, à rehausser la manifestation. La liste en est longue et je me bornerai à épingler la participation, en 1965, de la clique et harmonie de l'Institut Saint-François Xavier de Bruges, qui participe chaque année à la procession du Saint-Sang.

Le décor sonore de la procession figure d'ailleurs au nombre des soucis prioritaires du comité. A cet égard, un complément judicieux -des trompettes thébaines- est introduit le lundi 21 mai 1956. Une modification survient la même année au niveau des chars; celui du sacrifice d'Isis est abandonné et celui de "l'hommage des enfants" reprend sa place comme avant-guerre, devant les châsses de saint Vincent.

Fifres et hauts tambours renforcent, eux aussi, les effectifs musicaux à partir du lundi 10 juin 1957. Ce même jour, la fonderie de cloches Marcel Michiels Jr., à Tournai, prête un carillon porté de 8 cloches; il reviendra les années suivantes. Un timbalier à cheval est également de la partie.

Le vendredi 23 mai 1958, le Baron Marcel van Zeeland, commissaire général de la Croix-Rouge près l'exposition universelle de Bruxelles et frère de l'homme d'Etat Paul van Zeeland, ouvre les portes de sa maison de campagne de la Houssière (Braine-le-Comte), aux chanoines Paul Scarmure -son ancien professeur au collège- et Louis Lerminiaux, curé-doyen de Soignies. Les deux ecclésiastiques en reviennent avec un écrin contenant un collier d'or en faveur de la collégiale. "Destinée à figurer dans la procession annuelle locale, cette pièce d'orfèvrerie est composée de deux chaînes d'or reliant les cinq médailles représentant respectivement : le comte Bernadotte, tué en Palestine au service de la Croix-Rouge, trois de nos princes qui furent de surcroît de grands européens (Charlemagne, Charles Quint et Marie-Thérèse) et l'ange de l'Annonciation. Chaque médaille pèse une "once" d'or fin (32,5 gr.) et est vendue 200 francs suisses pièce. La médaille Bernadotte sert, en outre, de haute récompense attribuée par l'Institution internationale de Genève pour services spéciaux rendus au titre humanitaire. Le collier comporte aussi deux plaquettes gravées des mentions "Don du Baron van Zeeland" et "à la collégiale de Soignies".
 
 
 
L'après-guerre
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