L'existence
d'un pont permettant de traverser la Senne à
cet endroit remonte peut-être de la création
du Neufbourg (fin 12e s.). Les documents d'archives
ne permettent pas d'affirmer que le site de la rue
Léon Hachez fut le premier point d'installation
d'un pont dans les environs immédiats de la
collégiale. Ils révèlent toutefois
une première mention du "pont batteresse"
dès 1357, soit quelques années avant
la création de l'enceinte. Le pont "Carpin"
(en amont de la collégiale) n'est attesté
qu'à partir de 1365 tandis que le "Neufpont",
sur le site de l'actuelle rue des Orphelins, n'apparaîtra
que dans le courant du 15e siècle.
Le nom du pont "batteresse", probablement
le plus ancien ouvrage de ce type dans le périmètre
urbain, peut être rapproché du mot "batte"
qui désigne, surtout dans le secteur du bassin
mosan un barrage, une digue, une retenue d'eau sur
une rivière. Cela signifierait que le "pont
batteresse" faisait d'une manière ou d'une
autre office de barrage, retenant les eaux en amont,
dans le méandre enserrant la collégiale.
Ce barrage fut sans doute un attrait supplémentaire
à inscrire au "palmarès" du
site aux yeux des "burgenses" et marchands
désireux de s'installer "quelque part"
à l'ombre ou dans l'environnement immédiat
des "défenses" du chapitre. De même,
on comprend mieux le choix de l'axe du Neufbourg pour
le transfert des reliques vers le circuit de la franchise.
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