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Dans
le secteur de la chapelle Bergeret |
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Un
dernier segment de la rue Grégoire Wincqz reste
à parcourir, il conduit en face de l'entrée
du square Eugène de Savoye. Entre la place
du Trente Juillet et ce square, aucun élément
particulier n'attire l'attention sinon quelques maisons
plus anciennes d'ouvriers carriers.
On peut s'étonner de la curieuse "épingle
à cheveux" que rencontre le Tour à
hauteur de la ferme située en face de l'entrée
du square Eugène de Savoye.
Cette configuration particulière vient du fait
que la voirie a été considérablement
bousculée dans ce secteur depuis le 19e siècle,
spécialement à la suite de l'installation
de la rue Pierre-Joseph Wincqz.
Il faut, pour comprendre l'itinéraire actuel,
imaginer le quartier tel qu'il se présentait
avant la création de cette longue artère
rectiligne due à l'initiative de Pierre-Joseph
Wincqz. Pas question avant 1890 de passer directement
du site de la future place du Trente Juillet (avant
l'heure) au château Wincqz (ou Paternoster).
Il fallait, pour atteindre ce dernier prendre le chemin
Mademoiselle Hanicq par une de ses deux extrémités,
soit donc par l'actuel "entrée" de
la gobeleterie Durobor (avant la lettre), soit par
la rue Alfred Stekke (côté pont sous
la voie ferrée Mons-Bruxelles).
Le château Wincqz ne se comprend d'ailleurs
qu'en fonction de son ancien accès, côté
chemin Mademoiselle Hanicq. L'accès actuel
est manifestement, tant dans sa forme que dans ses
matériaux, de création beaucoup plus
récente.
Revenons à la ruelle qui se détache
de la rue Grégoire Wincqz en face du square
de Savoye. Au 19e siècle, cette ruelle était
le prolongement d'un sentier désigné
sur le plan parcellaire de Popp sous le nom de "sentier
Baudinet". Ce sentier se détachait du
sentier de Naast non loin du moulin du Haut-Tierne
(voir ci-dessus) et se dirigeait de là vers
le site des Trois Planches.
Autour de l'endroit où le sentier rencontrait
la rue des Carrières (actuelle rue Grégoire
Wincqz) s'étendait un modeste hameau dont les
traces restent visibles aujourd'hui. Ce hameau, essentiellement
composé de petites maisons sans étage,
s'étendait entre le chemin Mademoiselle Hanicq
(tronçon correspondant à l'actuelle
rue Alfred Stekke) et la Senne. Un méandre
de la rivière venait lécher le dos de
certaines de ces maisons.
Certains ont voulu voir là un des premiers
sites d'implantation des activités d'extraction
de la pierre bleue à Soignies. Nous y reviendrons
en abordant les questions qu'amène à
soulever l'examen de la chapelle Bottemanne.
A l'entrée de la ruelle, se dresse, à
droite, une première chapelle où le
Tour marque un arrêt.
La carte de Ferraris (1770-1777) place une chapelle
près de ce carrefour mais la situe plutôt
de l'autre côté de la rue des Carrières,
quasiment en face de la ruelle, au point où
le square de Savoye se greffe actuellement sur la
rue Grégoire Wincqz.
Cette ancienne chapelle n'a laissé aucune trace.
On remarquera qu'elle se trouvait, à très
peu de choses près, à la même
distance par rapport à la collégiale
que plusieurs chapelles anciennes rencontrées
jusqu'ici (chapelle du faubourg d'Enghien, chapelle
du Bon Dieu de Gembloux, chapelle de la Caffenière).
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La
chapelle qui se trouve actuellement à l'entrée
de la ruelle est dédiée directement
et explicitement à saint Vincent: "Erigée
en l'honneur de St--Vincent par Pierre Bergeret et
Lucie Roland, son épouse, l'an 1872".
Ce modeste monument ne se trouve pas à son
emplacement initial. Ce n'est en effet qu'en 1907,
au moment où l'on construisait la maison contre
laquelle il est adossé qu'on lui fixa l'emplacement
qui est le sien aujourd'hui. Jusqu'à cette
date, la chapelle se trouvait sans doute à
l'angle de la parcelle, au carrefour de la ruelle
et de la rue des Carrières. L'acte de vente
du terrain stipule qu'en cas de construction la chapelle
devait être maintenue mais avec le droit de
lui donner une implantation différente.
Quelques mètres plus loin, les pèlerins
atteignent la rue Alfred Stekke. Une déclivité
assez brutale se marque à cet endroit. Elle
est provoquée par la proximité de la
Senne et par la présence d'un méandre
nettement marqué. Le site a, en outre, pu être
remodelé par l'exploitation dans ce secteur
d'une carrière de calcaire.
La rue Alfred Stekke n'est qu'un tronçon récemment
détaché de la rue Mademoiselle Hanicq.
Avant la création de la rue Pierre-Joseph Wincqz,
elle conduisait tout droit, sans rencontrer aucun
embranchement, jusqu'à l'endroit où
se dresse aujourd'hui la gobeleterie Durobor et même
au-delà.
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Aujourd'hui,
l'itinéraire du Tour suit d'abord cette
rue vers la gauche jusqu'à la nouvelle
entrée du château Wincqz. Il
bifurque ensuite vers la droite par la rue
des Trois Planches.
Cette manière de traverser le secteur
de la rue Mademoiselle Hanicq ne remonte qu'à
la fin du 19e siècle. C'est à
cette époque que, dans le contexte
de l'aménagement de la rue Pierre-Joseph
Wincqz, la rue des Trois Planches a été
elle-même profondément remodelée
pour prendre son tracé actuel.
Avant ces transformations, un sentier (dont
il est difficile de déterminer l'importance)
joignait directement le sentier Baudinet à
l'usine des Trois Planches. C'est par ce sentier,
peut-être appelé "chemin
de la Planke" que passaient les pèlerins.
Le chemin des Trois Planches ne rejoignait
pas le point où se rencontrent aujourd'hui
la rue Pierre-Joseph Wincqz et le chemin Mademoiselle
Hanicq mais plutôt l'entrée du
sentier Baudinet.
Malgré les transformations de la fin
du 19e siècle et son abandon actuel,
l'ancienne voirie existe encore dans sa plus
grande partie mais serait tout à fait
impraticable pour le Tour.
Deux tronçons en portent encore clairement
témoignage.
Le premier se trouve dans le prolongement
direct de la ruelle qui nous a permis de rejoindre
la rue Alfred Stekke à partir de la
rue Grégoire Wincqz.
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Le
rehaussement considérable de la rue Pierre-Joseph
Wincqz par rapport au niveau initial dans ce secteur
explique la difficile montée qui précède
l'accès à cette rue.
On peut voir, le long de ce tronçon, diverses
maisons anciennes. On y voyait naguère la "chapelle
Bottemanne" sur laquelle nous reviendrons bientôt.
Ces éléments sont la preuve de l'ancienneté
de cet itinéraire.
Le second tronçon de l'ancien "chemin
de la Planke" se trouve dans l'alignement, de
l'autre côté de la rue Pierre-Joseph
Wincqz. Il se signale d'abord par un escalier qui
permet de descendre jusqu'au rez-de-chaussée
d'une maison manifestement plus ancienne que toutes
celles qui sont bâties tout au long de la rue
Pierre-Joseph Wincqz. Cet escalier marque de nouveau
le net rehaussement de la nouvelle voirie (rue Pierre-Joseph
Wincqz) par rapport au relief primitif et par rapport
à l'assiette de l'ancien "chemin de la
Planke". C'est à quelques mètres
de là que les pèlerins pouvaient traverser
la Senne sur les "Trois Planches". Une allée
qui rejoint la rue des Trois Planches en longeant
la Senne est la trace de l'ancienne "rue de la
Planke". C'est par là que passait encore
le Tour à la fin du 19e siècle.
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