Le Nouveau Monde
La carte de Ferraris indique la présence d'une chapelle à proximité de l'endroit où allait s'édifier la maison de garde-barrière évoquée ci-dessus. De cette chapelle, il ne subsiste aucune trace visible.
Nul ne peut dire à quoi renvoie l'expression "Tour-Petit-Château". Il existait certes à cet endroit un "champ du Castillon". Il semble bien qu'il n'ait rien à voir avec un éventuel "casteiium" de la période romaine. Une possible erreur d'interprétation d'un cartographe du 18e siècle nous cache peut-être un "quesniau", chêne ou petite chênaie disparue assurément depuis le moyen âge.

L'urbanisation de la rue du Tour-Petit-Château date de la fin du 19e siècle et du début du 20e. Il s'agit encore, et principalement, de maisons de tailleurs de pierre et d'employés de carrières.
Il faut toutefois souligner une différence importante entre les signes d'urbanisation que l'on rencontre dans ce secteur et ceux qui se manifestent entre le Perlonjour et la chaussée du Roeulx.
Les rues que traversent maintenant les pèlerins doivent se comprendre en fonction des carrières du Nouveau Monde et non plus en fonction des carrières, déjà bien éloignées, de l'Ancien Monde. Le secteur du "Petit-Château" se trouve en effet à proximité des carrières ouvertes dans la vallée du Calais à partir de l'année 1879.
La création d'entreprises d'extraction dans ce secteur marqua une véritable révolution dans l'histoire de l'extraction du calcaire. Le secteur du Calais, affluent de gauche de la Senne, ne présentait aucun affleurement de pierre bleue. C'est le progrès réalisé par la science géologique qui permit à certains entrepreneurs de localiser des sites absolument négligés jusque là et qui devaient se révéler d'une richesse comparable à celle des gisements de l'Ancien Monde. La mise en exploitation de ce "nouveau" gisement présentait en outre l'avantage de permettre de travailler dans un "cadre" neuf, libre de tous les vestiges et de toutes les entraves du passé.
Les nouvelles carrières que l'on créa à cette époque s'installèrent principalement dans deux vallées perpendiculaires à la Senne, en l'occurrence la vallée du Perlonjour à l'est (voir ci-dessus) et la vallée du Calais à l'ouest.
L'ensemble des carrières du Calais furent bientôt appelées "carrières du Nouveau Monde".
La rue tracée pour desservir les carrières à partir de la gare et de la chaussée (de Mons à Bruxelles) fut tout naturellement appelée "rue du Nouveau-Monde". Cette rue s'implanta sur le tracé d'un sentier qui traversait le champ de la Potée et qu'on désignait sous le nom de "sentier de Jerme".
Le chemin du Tour rencontre en même temps la rue du Nouveau-Monde et le chemin de Cognebeau. Dans l'angle formé par le chemin du Tour (qui devient ici chemin du Tour-Bras-de-Fer) et le chemin de Cognebeau, la carte de Ferraris signale l'existence d'une chapelle, dont on cherche vainement la trace aujourd'hui.
La descente vers le Calais se poursuit encore quelque peu et l'on découvre bientôt ce petit ruisseau, affluent de la rive gauche de la Senne.
La carte de Ferraris (1770-1777) ne manque pas de donner le tracé du tronçon du chemin du Tour connu sous le nom de "Bras-de-Fer". Sur le plan parcellaire établi vers 1860, ce chemin est bien désigné sous le nom de "chemin du Tour" mais se présente plutôt comme un sentier traversant, sans souci de la structure des parcelles, toute une série de prairies et de champs situés dans les fonds humides du Calais, entre le chemin de Cognebeau et le chemin de Neufvilles.
  
Plan intéractif
Introduction
Le Tour commence au faubourg d'Enghien
Le monnument des reliques et la descente de la chasse
Au moment de quitter la collégiale
De la Grand-Place à la Senne
Le pont batteresse
Ancienne porte d'Enghien
Le Faubourg
La cense del Baille
Première chapelle et point de départ du Tour
Autour de la "Maladrée"
Biamont
La guélenne
Le chemin Saint-Landry
La chapelle du Bon Dieu de Gembloux à la chaussée de Braine
Le Marais Tilleriaux, chapelle et panégyrique
Sentier Cuvelotte
La vallée de la Caffenière
La chapelle Neunez
La chapelle de "Jésus garotté"
Chapelle Pipi Botte
Chapelle du Perlonjour
Les saudarts del Pint'coût'
Soignies-Carrières
La paroisse de l'Immaculée-Conception
Chapelle de l'école primaire des Soeurs Franciscaines
Carrefour du Trente Juillet
Dans le secteur de la chapelle Bergeret
La chapelle Bottemanne
Le château Wincqz
Les Trois Planches
Chapelle des Carmes
Le secteur le plus bouleversé de l'itinéraire du Grand Tour
Le Nouveau Monde
Moulin et chemin de Neufvilles
Chapelle André
Chapelle Ferbus
Retour au Faubourg
   
Il devait s'agir au 19e siècle d'un simple chemin de terre, sans empierrement. Peut-être même n'était-il utilisé qu'au moment du Tour et, en autre temps, que par quelques riverains exploitant des terres dans ce secteur.
Pourtant, on ne voit pas quel autre itinéraire le Tour aurait pu emprunter dans cette partie de l'horizon sonégien. Cela nous conduit à penser qu'on trouvait ici un second tronçon non carrossable dans le circuit du Tour, tronçon faisant écho à l'actuelle première partie du chemin Saint-Landry. Le chemin du Tour-Bras-de-Fer aurait été de ce point de vue une sorte de servitude au bénéfice des pèlerins du Tour, servitude permettant la traversée de la large étendue de terres et de prairies située entre le chemin de Cognebeau et le chemin de Neufvilles.
Nous avons vu plus haut que rien n'empêchait un tel usage.
L'intervention de tels tronçons non carrossables dans l'itinéraire du Tour tendrait à montrer que le Tour fut moins une pratique des chemins existants qu'un circuit au noyau soigneusement déterminé et inscrit à posteriori parmi les lignes d'une trame parcellaire et d'un réseau viaire largement préexistants.

Le chemin du Tour-Bras-de-Fer est devenu depuis la fin du 19e siècle et spécialement à la suite de l'industrialisation et de l'urbanisation qui l'accompagna une voirie à part entière.

Au début de ce siècle, une communauté de carmélites déchaussées s'installa en bordure de ce chemin. Cette communauté était arrivée à Soignies le 1er octobre 1901.
Etablies successivement au couvent des sœurs franciscaines puis un peu plus haut dans la rue de la Station, les carmélites prirent définitivement possession de leur nouveau couvent le 30 novembre 1905.
Une niche abritant une statue de saint Vincent (avec ses deux fils, selon le schéma traditionnel) s'ouvre dans le mur qui clôture leur propriété.
   
Le secteur le plus bouleversé de l'itinéraire du Grand Tour
Moulin et chemin de Neufvilles
  
 
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