Nous
revenons par ce biais au chemin des Trois Planches.
C'est à la suite de l'industrialisation et
de l'urbanisation des carrières que tout ce
secteur s'est profondément modifié.
C'est dans ce contexte qu'il faut placer la construction
de l'usine des Trois Planches. On a, par la même
occasion sans doute, construit une nouvelle rue en
terrasse, détourné la rivière
et construit un pont "en dur" pour franchir
la Senne.
L'ensemble de ces transformations empêche aujourd'hui
de se faire une image précise de l'aspect qu'avait
la traversée de la Senne à cet endroit.
On peut tout au moins estimer que l'ancienne "rue
de la Planke" se trouvait à un niveau
beaucoup plus bas que celui auquel se trouve actuellement
la rue des Trois Planches. A cet égard, on
peut penser que les versants de la vallée étaient
beaucoup plus marqués et d'une approche plus
périlleuse encore. Lors de travaux d'égouttage,
on a pu constater l'importance de la couche de remblai
et de pierrailles dans la partie la plus basse de
cette rue. C'est là le signe de son important
rehaussement et de sa consolidation. Les talus (en
tranchée) qui devaient border la rue au-delà
de l'usine des Trois Planches seraient un autre indice
de l'importance et de l'ancienneté de ce chemin.
A l'origine, on devait sans doute y trouver un passage
à gué.
Sur la gauche, un mur de moellons forme l'enceinte
du "Parc Pater". En se penchant au-dessus
de ce mur, on peut apercevoir la Senne qui passe en
contrebas en même temps que les installations
de retenue d'eau de l'usine des Trois Planches. Il
ne s'agit pas d'un moulin à proprement parler
mais plutôt d'une "usine" hydraulique.
L'eau y mettait en mouvement une turbine utilisée
pour scier la pierre.
Cette "usine des Trois Planches" est l'un
des très rares exemples de scierie hydraulique
de pierre bleue conservés à ce jour.
La scierie Beaugrand à Ecaussinnes ou la scierie
de Mâlon-Fontaine (également à
Ecaussinnes) ne gardent pas de traces aussi manifestes
que celles que l'on peut découvrir ici.
Un chemin de fer privé permettait d'acheminer
les blocs provenant des carrières Wincqz vers
cette scierie. La ligne se détachait du "concédé"
que nous rencontrerons un peu plus loin.
En franchissant "la Plancke" ou les "Trois
Planches", les pèlerins reviennent sur
la rive gauche de la Senne. Les maisons et les murs
en moellons de pierre bleue rappellent les carrières
du début du 19e siècle. A gauche s'ouvre
la rue des Chaufours, autrefois appelée "sentier
des Carrières". Cette rue permettait à
nombre d'ouvriers d'atteindre les principaux sites
du secteur d'exploitation en suivant simplement la
Senne. Vers 1880, l'amorce de ce sentier a été
transformée en une voie carrossable et l'on
a construit, à gauche, contre le mur d'enceinte
du parc Wincqz, tout un alignement de maisons ouvrières.
Cet exemple d'urbanisation est assez typique et l'allure
générale de l'ensemble s'est assez bien
maintenue.
En face, la rue Marcas correspond à un tronçon
de l'ancien chemin de
Billaumont. Avant la création de la voie ferrée
Mons-Bruxelles, l'actuelle rue Marcas se trouvait
d'ailleurs dans l'exact prolongement de l'actuelle
rue de Billaumont.
L'ancien chemin de Billaumont semble avoir constitué
une des voiries importantes du Soignies médiéval.
Il se détachait de la rue des Carrières
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