Le
pèlerinage du lundi de la Pentecôte fait
halte devant l'école et devant sa chapelle.
Une centaine de mètres plus loin, il atteint
le point stratégique où se trouve le
noeud principal de communication du quartier des carrières,
en l'occurrence la place du Trente Juillet.
Là se concentre un large éventail de
rues créées au fur et à mesure
du développement de la population ouvrière.
Rien n'annonçait, au départ, l'importance
future de ce site, ni carrefour, ni départ
d'une quelconque desserte secondaire. C'est progressivement
que diverses rues sont venues se concentrer sur ce
point.
Parmi ces rues, insistons spécialement sur
le cas de la rue Pierre-Joseph Wincqz, programmée
et créée de toutes pièces par
un maître de carrières. En procédant
de la sorte, Pierre-Joseph Wincqz visait à
desservir son "château" (château
Wincqz, actuellement château Paternoster au
"Parc Pater"). il avait par ailleurs formé
le projet de créer un nouveau débouché
vers la chaussée de Mons à Bruxelles
pour ses chariots chargés de pierre. Il voulait
enfin, de cette manière, ouvrir un large front
de lotissement pour l'établissement de nouvelles
maisons ouvrières.
La "rue privée Wincqz" fut ensuite
prolongée dans la direction de la place du
Jeu de Balle et de l'église de l'lmmaculée-Comception.
Ainsi s'explique la formation de la rue Emile Vandervelde.
L'actuelle rue Pierre-Joseph Wincqz se distingue fondamentalement
de la rue Grégoire Wincqz par le fait qu'elle
apparaît nettement comme le résultat
d'une création planifiée.
Deux époques se rejoignent ainsi sur le site
de la place du Trente Juillet de même que deux
manières de concevoir l'habitat ouvrier.
Le nom de la place du Trente Juillet, nom qui n'apparaît
d'ailleurs nulle part sur les murs qui l'encadrent
mais qui est cependant communément employé,
est la trace d'un événement survenu
en 1905. Le 30 juillet de cette année eut lieu
à cet endroit une grande mêlée
issue de la rencontre d'une manifestation catholique
venue de la ville d'une part et d'une autre manifestation,
libérale et socialiste, qui se tenait dans
le parc de la propriété du maître
de carrières Grégoire Wincqz (actuel
château Paternoster).
On remarquera encore que l'ancienne rue des Carrières
suivait assez fidèlement l'axe de la Senne
tandis que la rue Pierre-Joseph Wincqz traverse la
vallée de biais.
Progressivement, après avoir rencontré
la place du Trente Juillet, la rue des Carrières
va se rapprocher de la rivière qu'elle ne franchira
cependant pas.
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