En
suivant le chemin du Tour (dit du Lette -du nom d'un
des habitants de ce chemin dans le courant du 19e
siècle), on pénètre dans l'agglomération
de "Soignies-Carrières". Ce secteur
de la ville s'est surtout développé
à partir de 1800. Les nombreux millésimes
qui ornent les habitations indiquent les moments forts
de l'urbanisation de ce hameau devenu progressivement
faubourg de la vieille ville.
Le paysage de ce quartier est évidemment marqué
de manière décisive par l'exploitation
des carrières. Voici d'abord, sur la gauche,
des "mottes" qui témoignent d'anciens
sièges d'extraction de pierre bleue. Dans le
bassin de Soignies, c'est au "hameau des carrières"
que se sont établies les premières entreprises
susceptibles de produire de la vraie pierre de taille.
Il faudrait aller au bout de la rue Grégoire
Wincqz ou dans les environs de la scierie Wincqz,
au chemin Mademoiselle Hanicq, pour retrouver les
sites primitifs d'extraction mis en exploitation vers
1700.
Voici, sur la droite, l' "église des carrières",
les bâtiments du "Cercle" et, faisant
partie au départ du même complexe, les
classes de l'ancienne école primaire des garçons.
Nous y reviendrons après un bref passage dans
la rue Grégoire Wincqz.
Un peu plus loin, en effet, le chemin "Tour-Lette"
débouche sur la rue Grégoire Wincqz,
ancienne "rue des Carrières" (jusqu'en
1920).
L'importance de la rue Grégoire Wincqz dans
le paysage sonégien commence à se manifester
à partir des environs de 1700, soit au moment
du développement des premières grandes
extractions de pierre bleue à Soignies. Avant
cette date, il ne devait s'agir que d'une simple desserte
locale permettant de circuler entre Soignies et Naast.
Au 19e siècle, la rue des Carrières
apparaît comme l'axe le plus dynamique de ce
quartier en voie d'urbanisation. Sans doute connut-elle
ce destin grâce au pavage établi dans
les premières décennies du siècle
pour faciliter l'expédition des pierres extraites
et façonnées dans ce secteur. Les autres
rues du quartier des carrières se développèrent
principalement comme autant de perpendiculaires par
rapport à cet axe principal.
Tout au long de la rue des Carrières (actuellement
rue Grégoire Wincqz), se dressent diverses
maisons typiques relevant des formes habituelles de
l'habitat des ouvriers carriers du 19e siècle.
Les maisons antérieures à 1850 sont
généralement sans étage. La pierre
bleue y est déjà très abondante
et on lit en divers endroits des millésimes
significatifs.
Après 1850, les nouvelles constructions viennent
s'agglutiner autour des divers noyaux "primitivement"
bâtis et finissent, vers 1914, par constituer
une véritable rue bâtie sur toute sa
longueur. La rue se compose en effet de plusieurs
tronçons anciens. Ces tronçons étaient
initialement séparés les uns des autres.
Le premier apparaît à proximité
du carrefour de la rue Grégoire Wincqz et de
la rue de l'Ecole Moderne. Le deuxième correspond
au point de convergence de la rue Grégoire
Wincqz et de la rue Mademoiselle Hanicq. Le troisième
se trouve en face du débouché, côté
rue des Carrières, de la rue Général
Henry. Le dernier "noyau" se manifeste dans
la partie la plus "extrême" de la
rue (actuellement en cul de sac), juste au bord de
l'actuel siège d'extraction de la société
Gauthier-Wincqz.
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